C'est Halloween chez les humains, alors, il veut de la distraction. Les enfers sont un bon lieu pour ça non ? Quel endroit serait plus approprié pour fêter les morts ? Il tient donc à ce que ses hommes fassent un effort pour rendre cette soirée inoubliable au sein du monde des ténèbres.

Hadès est donc assit négligemment dans sa salle du trône, baillant en regardant les flammes s'élever autour de lui. Il entend les hurlements des défunts qui agonisent dans leur nouveau monde. Des squelettes dansent en jonglant avec des morceaux de leurs membres osseux et Hadès soupire en passant une main dans ses longues mèches brunes.

"C'est grotesque." dit-il en levant les yeux au ciel (dicton très peu approprié) peu satisfait du spectacle qui est lancé en son honneur. Justement, beaucoup trop d'humour et pas assez d'horreur, de terreur.

Il attrape son verre de vin et le boit d'une seule gorgée.

"Notre monde commence-t-il à perdre de sa splendeur ? Allez donc à la surface effrayer les humains, ce sera plus distrayant !"

En soit, Hadès n'est pas un dieu cruel, il se fiche même pas mal des humains, mais c'est un jour spécial non ? Il faut bien qu'il rappelle aux autres qu'il est là. Quoi que ... Vu le nombre de rituels que font ces ignorants en ce jour particulier .... Disons qu'il n'est pas rare que les invocations censés être une plaisanterie, tournent au carnage. Pour sa défense, ce sont eux qui font mal les choses. Et puis bon ... Il est l'une des grandes personnalités d'Arcadia, il faut bien qu'il montre son rôle et qu'il en impose un peu non ?

"Oh arrêtez, ça devient ridicule. Même la vue de ma femme est une meilleure vision d'ho- oh ! Chérie !!" Dit-il avec le sourire en se redressant sur son trône, quand la porte s'ouvre. Porte qui l'interrompt dans sa phrase et tant mieux.

"Enfin quelqu'un de splendide !"

Halloween. Sahmain. La nuit des morts. La nuit où la frontière pù le monde magique et plus particulièrement le monde des ténèbres en plus proche que jamais du monde des hommes. La nuit où les démons sont le plus susceptible de semer le trouble chez les hommes. Où, autrefois, le pouvoir des divinités liées aux ténèbres ou aux Enfers était au plus fort. C'était il y a longtemps maintenant. Désormais, le pouvoir des dieux est bien diminué. Perséphone ne fait pas exception à la règle. La seule trace de son ancienne puissance n'est étroitement liée à sa mère. Sa mère... Un goût amer envahi le bouche de la belle rousse en pensant à elle.

Perséphone quitta son jardin, où elle avait eu la surprise de découvrir un humain il y a des années de cela, par une nuit d'Halloween justement. Un humain qui avait réussi à passer à travers le voile si fin entre leur monde en s'essayant à un rituel magique, pour "s'amuser". Quelle surprise il avait du avoir à croiser la déesse des Enfers... après avoir cueilli sans son accord une des fleurs si uniques de son jardin. Une fleur de crystal. Evidemment, Perséphone avait du le punir pour cela.

La dualité de Perséphone. Un détail de sa personnalité qui en perturbe plus un. Tantôt aussi douce qu'on l'attend d'une déesse du printemps. Tantôt dure et implacable, parfois plus sévère voire cruelle que son époux. Epoux auprès duquel elle siège fièrement.
En parlant de cette deuxième facette de sa personnalité, d'autres personnes en ont bien sûr fait les frais. Ce qui était parfaitement mérité. La belle déesse a une sainte horreur de l'irrespect envers sa personne. De plus, il y a des sujets tabou qu'il ne faut en aucun cas abordé en sa présence. Une personne a fait cette erreur, allant bien trop loin dans ses propos et son ambition. Pauvre petite, elle qui pensait pouvoir mettre sa beauté en rivalité avec celle de la Souveraine des Enfers et ... Enfin, jamais plus elle ne pourra tenir de tels propos. D'ailleurs, depuis ce jour, elle ne s'est jamais plus présentée devant le couple infernal.

Les portes de la salle du trône s'ouvrirent en grand pour laisser passer la maîtresse des lieux, vêtue d'une des ses longues robes au décolleté provocateur. Impossible de douter de son statut, de son rang. Elle s'approcha de son époux, passant ses bras autour de son cou et l'embrassant.

"Tu m'as l'air de bien mauvaise humeur mon amour. C'est ta nuit pourtant."

Hadès et Perséphone. Un couple improbable, dont le début de l'histoire à commencer si étrangement, mais qui aujourd'hui, est devenu si évident. Sauf pour une certaines déesses de la fertilité...

"Rien d'important." répond Hadès interrompu dans sa beauferie.

Il y a des personnes à ne pas provoquer, elle en fait partie. Hadès n'irait pas dire qu'il a peur de sa femme, non, il prend même parfois un malin plaisir à l'irriter. Disons que ça dépend de son humeur et de ses occupations. Aujourd'hui, en cette nuit d'Halloween, il se sent maussade.

Il la recueille sur ses genoux quand elle l'embrasse et passe ses bras possessifs autour d'elle, avec son habituel air boudeur quand il s'ennuie, mais avec une vue particulièrement pratique dans son décolleté. Voila qui est déjà plus saisissant. Bon allez, on fait quand même l'effort de lever les yeux. Hadès lui adresse une grimace.

"Ca fait bien longtemps que ce monde n'est plus distrayant, très chère Perséphone. Il manque beaucoup de pouvoirs ici. Remarques, je pourrais en profiter pour passer plus de contrats vers ses idiots d'humains qui tentent la magie noire. Et toi ... Et bien tu n'auras qu'à faire pousser des fleurs, puisque tu n'es bonne qu'à ça."

Un ricanement s'échappe de ses lèvres à son audace. Finalement, au petit pic lancé, sa bonne humeur est revenue. Ah Hadès, tu joues avec le feu, mais la soirée ne doit-elle pas justement être pimentée ?

Il la fait se relever avant qu'elle ne puisse tenter quoi que ce soit -si jamais c'était son attention- puis s'éloigne de son trône pour s'adosser plus loin, contre un mur, non sans avoir donner des coups de pieds aux squelettes dansant. Vraiment pas amusant, ils sont plus ridicules qu'autre chose.

"Mais va y, je t'en prie. Surprend moi !"

Perséphone savait très bien à quel point l’absence de ses pouvoirs contrariait son époux. Elle le vivait un peu mieux de son côté, même si parfois cela l’agace parfois. Hadès par contre… Un petit sentiment d’impuissance chéri ? Cette pensée amusa la déesse, même si soyons honnêtes, cela n’influençait en rien un certain aspect de leur vie privée. En parlant de ça… Perséphone fronça les sourcils et fut très tentée de frapper son époux. Pourquoi fallait-il qu’il soit aussi agaçant et dénigrant vis-à-vis de son pouvoir ? Ce n’est pas comme s’il était parfaitement au courant qu’elle était une déesse du printemps quand il l’a enlevé, il y a bien longtemps maintenant.

Heureusement pour lui, il s’éloigna d’elle. Perséphone resta installée sir le trône d’Hadès, bien que le sien soit juste à côté, jambes croisées et le dos droit. Digne de la reine des lieux. Une mine contrariée et sévère sur le visage.

« A vrai dire, j’avais un programme à te proposer, mais je viens de changer d’avis. Tu ne le mérites clairement pas, Hadès. »

On vous a dit que leur relation était très charnelle ? Peu importe, sachez juste que c’est le cas. Dire que quand elle est arrivée aux Enfers la première fois, elle faisait tout pour éviter le moindre contact avec le maître des lieux.

« Comme tu viens de le dire, pourquoi ne pas faire joujou avec les humains. C’est la nuit idéale pour leur rappeler que quoi qu’il arrive, ils atterriront ici un jour. Que ce soit pour être puni ou être en paix. »

Elle décroisa les jambes et se leva.

« Après tout, faire des pactes, tu n’es bon qu’à ça »

Perséphone reprenait les paroles d’Hadès contre lui, sachant qu’il n’allait pas particulièrement apprécier qu’elle le lui dise de la sorte.

« S’il y a bien un jour chez les humains où tu ne devrais pas être si maussade, c’est bien maintenant. Cette nuit est ta nuit, mon amour. »